Dora Maar

Résumé Dora Maar

Famille

Henriette Dora Markovitch naît le dans la rue d’Assas, dans le 6e arrondissement de Paris[3]. Elle est la fille unique de Josip Marković (Joseph Markovitch, 1874-1969), architecte croate qui a étudié à Zagreb, Vienne puis Paris où il s’installe en 1896, et de Louise-Julie Voisin (1877-1942), originaire de Cognac (Charente) et catholique.

En 1910, la famille part pour Buenos Aires où le père a obtenu plusieurs commandes dont l’ambassade d’Autriche-Hongrie ; cette réalisation lui vaut d’être décoré par l’empereur François-Joseph 1er, même s’il fut « le seul architecte qui n’ait pas fait fortune à Buenos Aires[4]. »

Formation

En 1926, la famille revient à Paris. Dora Maar, pseudonyme qu’elle choisit au début des années 1930, suit les cours de l’Union centrale des arts décoratifs et de l’École de photographie[Laquelle ?]. Elle s’inscrit également à l’académie Julian[n 1] et à l’École des Beaux-arts, qui ont l’avantage d’offrir le même enseignement aux femmes qu’aux hommes. Elle fréquente l’atelier d’André Lhote où elle rencontre Henri Cartier-Bresson[5].

L’atelier cesse ses activités, et elle part, seule, à Barcelone puis à Londres, où elle photographie les effets de la dépression économique consécutive à la crise boursière de 1929 aux États-Unis. À son retour à Paris, et avec l’aide de son père, elle ouvre un autre atelier au 29 rue d’Astorg[6].

Dora Maar photographe

Début 1930, elle installe un atelier de photographie rue Campagne-Première à Paris[n 2] avec Pierre Kéfer, photographe et décorateur pour le film de Jean Epstein, La Chute de la maison Usher (1928). Elle fait la connaissance du photographe Brassaï avec qui elle partage la chambre noire de l’atelier. Maar rencontre Louis-Victor Emmanuel Sougez, photographe travaillant pour la publicité, l’archéologie et directeur artistique du journal L’Illustration, qu’elle considère comme un mentor[n 3].

Vers 1930, elle entame une liaison avec le cinéaste Louis Chavance[n 4]. Elle fréquente le groupe Octobre, formé autour de Jacques Prévert et de Lou Tchimoukow, deux Lacoudemproches de Louis Chavance. Max Morise fait lui aussi partie de la troupe d’agit prop, après sa rupture avec le surréalisme[10].

Sa première exposition personnelle est organisée à la galerie Vanderberg, à Paris[11].

Par l’intermédiaire d’une association d’extrême gauche antistalinienne, Masses, dirigée par René Lefebvre et administrée par Jacques Soustelle, ouverte aux marxistes et non-marxistes, avec le soutien, notamment, de Simone Weil, elle rencontre Georges Bataille, membre de cette association depuis octobre 1933, et devient son amante jusqu’en 1934[12]. Après les manifestations fascistes du devant l’Assemblée nationale française, elle signe le tract Appel à la lutte rédigé à l’initiative d’André Breton[13].

Fin 1935, Dora Maar est engagée comme photographe de plateau sur le film de Jean Renoir, Le Crime de monsieur Lange. À cette occasion, Paul Éluard lui présente Pablo Picasso en dans le café des Deux Magots. Leur liaison va durer près de huit années jusqu’en 1943 (année qui voit Françoise Gilot apparaître dans la vie du peintre), sans que Picasso ne rompe pour autant sa relation avec Marie-Thérèse Walter, mère de sa fille Maya. « La rupture se solde pour elle par une dépression nerveuse et l’exaspération de ses tendances mystiques ». Internée à l’hôpital Sainte-Anne où on lui administre des électrochocs, Éluard et Picasso refusent ce traitement et la confient à Jacques Lacan[n 5]. Après une longue analyse, elle « poursuit son travail pictural qui rejette rapidement l’influence de Picasso[14]. »

Dora Maar photographie les étapes de la création de Guernica, tableau que Picasso peint dans son atelier de la rue des Grands-Augustins de mai à juin 1937[15] ; Picasso a utilisé ces photographies dans son processus de création[16]. Parallèlement, elle est le principal modèle de Picasso qui la représente le plus souvent en larmes, elle-même réalise plusieurs autoportraits intitulés La Femme qui pleure[11].

Maison de Dora Maar à Ménerbes.
Maison de Dora Maar à Ménerbes.

Ce sont cependant les travaux de la période surréaliste qui demeurent les plus recherchés par les amateurs : Portrait d’Ubu (1936), 29 rue d’Astorg, Sa sœur noire, collages ou photomontages. Portrait d’Ubu, deviendra même un symbole de ce mouvement, par son titre, référence au Père Ubu, personnage inventé par Alfred Jarry, qui symbolise les bas instinct de l’homme, et par la composition énigmatique de cette image absurde qui serait un fœtus de tatou.

Sa liaison avec Picasso s’achève en 1943, bien qu’ils se revoient épisodiquement jusqu’en 1946. Ainsi le , elle tient le rôle de l’Angoisse grasse, lors de la lecture chez Michel Leiris de la première pièce de Picasso, Le Désir attrapé par la queue, conduite par Albert Camus[17]. En 1944, par l’intermédiaire de Paul Éluard, Dora Maar rencontre Jacques Lacan qui la soigne de sa dépression nerveuse. Picasso lui achète une maison à Ménerbes, dans le Vaucluse[11] où elle se retire et vit seule. Elle se tourne vers la religion catholique, rencontre le peintre Nicolas de Staël qui habite le même village et peint des tableaux abstraits[11].

Dora Maar peintre

L’œuvre peint de Dora Maar est resté méconnu jusqu’à la vente posthume, organisée en 1999, qui fait découvrir au public et aux professionnels une production très personnelle qui n’avait jamais quitté son atelier.

Maar abandonne la photographie pour la peinture aux côtés de Picasso.

C’est à partir de la douloureuse séparation d’avec Picasso que Maar devient vraiment peintre. Les œuvres tragiques figuratives, tels le Portrait d’Éluard, ou l’Autoportrait à l’enfantde 1946, traduisent, par des tons sombres, la douleur des années d’après-guerre.

Plaque commémorative sur la maison de Dora Maar à Ménerbes.
Plaque commémorative sur la maison de Dora Maar à Ménerbes.

Après des années de lutte, entre dépressions et mysticisme, l’enfermement volontaire de Dora Maar avec ses souvenirs connaît une brève embellie dans les années 1960 à 1970, avec des grands formats abstraits aux couleurs chatoyantes. Mais c’est à partir des années 1980 que l’artiste peintre s’exprime pleinement dans ses multiples tableaux du Luberon, où les paysages sauvages autour de sa maison de Ménerbes, balayés de nuages et de vent, révèlent avec force la lutte d’une artiste aux prises avec les fantômes de son passé.

De 1946, année de sa séparation d’avec Picasso, jusqu’à son décès en 1997, elle partage son temps entre Ménerbes et Paris où elle vit pauvrement, recluse. Devenue antisémite et homophobe, elle s’est coupée volontairement de ses anciens amis dans les dix dernières années de sa vie[18].

En 1990, Marcel Fleiss expose, dans sa galerie rue de Penthièvre à Paris, une série de ses tableaux[19].

Dora Maar est inhumée à Clamart au cimetière communal de Clamart, dit cimetière du Bois-Tardieu.

(Sce: Wikiwand)

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