
« Il y a 136 ans exactement, le 6 juillet 1885, Joseph Meister, un Alsacien de 9 ans, mordu 14 fois par un chien enragé reçoit le vaccin expérimental contre la rage conçu par Louis Pasteur. Il a la vie sauve. Aucun incrédule à l’époque pour dire : « On n’a pas assez de recul. ». »

Ie message a été partagé des dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux alimentant la colère des « antivax » rétorquant que c’est complètement fou de tester un vaccin sur un enfant, qu’on ne peut pas être vacciné quand on est déjà malade voire qu’il s’agit d’une fake news avant l’heure et que le jeune garçon n’avait en fait pas la rage (pour se donner une petite idée, on peut, par exemple, lire les réponses au tweet ci-dessous)…
Quelle est vraiment l’histoire ?
Nos confrères de 20 Minutes ont retrouvé toute l’histoire sur le site de l’Institut Pasteur : on y apprend que le récit est vrai : « Le matin du 6 juillet 1885, un garçon de neuf ans, Joseph Meister, venu d’Alsace et mordu quatorze fois par un chien enragé, donne l’occasion à Louis Pasteur de vaincre ses ultimes hésitations et de tester son traitement chez l’homme », peut-on lire. « Louis Pasteur n’étant pas médecin, il confie au Dr Grancher le soin d’inoculer à l’enfant le traitement. En 10 jours, Joseph Meister reçoit au total treize injections de moelles rabiques de moins en moins atténuées. Cette première vaccination est un succès : Joseph Meister ne développera jamais la rage et deviendra le premier être humain vacci né. »
Pourquoi est-ce que le vaccin est administré après (et qu’on ne le fait pas pour le Covid) ?
Et oui il existe bien des vaccinations dits de post-exposition, c’est-à-dire que l’on peut administrer juste après avoir été en contact avec le virus : celui contre la rage peut être administré en « pré-exposition » chez les personnes ayant un risque élevé d’être contaminé (du personnel vétérinaire ou des gardes chasses, par exemple) mais il peut aussi être administré en « post-exposition » pour créer une réponse immunitaire rapide de l’organisme : il empêche l’apparition de la maladie s’il est administré avant l’apparition des symptômes. Il en est de même pour le vaccin contre le tétanos, qui peut-être en plus de la vaccination administré rapidement après exposition si l’on a de forts risques d’avoir été en contact avec le virus !
Ce n’est pas le cas du Covid : la période d’incubation du Covid-19 (5 jours) en moyenne étant bien plus rapide que la protection conférée par les vaccins ARN ou AstraZenaca (2 à 3 semaines), se faire vacciner rapidement après avoir été en contact avec le virus ne serait d’aucune utilité, ainsi que l’explique la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (page 10 de la Foire aux questions).
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