La Révolution Industrielle

La Révolution Industrielle

Période historique s’étalant du 18e au 20e siècle, la révolution industrielle a permis la modernisation de nombreux pays. Une véritable révolution qui en compte en fait deux. Linternaute.com fait le point.

 Débutant en Grande-Bretagne dès le XVIIIe siècle, la première révolution industrielle provoque de grands bouleversements économiques et sociaux. Elle apparaît dans un contexte particulier, propice au progrès et où se développe de plus en plus l’esprit capitaliste. C’est ainsi que jusqu’en 1830, de grandes mutations économiques, techniques et sociales refaçonneront la Grande-Bretagne, avant de s’étendre en Europe et aux Etats-Unis. Une seconde révolution industrielle aura lieu par la suite à partir de 1896.

Au cours du XVIIIe siècle, tous les éléments sont réunis pour favoriser l’essor de l’industrie au cœur de la Grande-Bretagne. La population rurale, ruinée par le système d’enclosure, est contrainte d’abandonner les terroirs. Elle a alors pour seule issue de se rendre dans les centres urbains pour travailler. Les landlords, riches propriétaires qui détiennent désormais les terres agricoles, s’appliquent à améliorer les techniques d’exploitation. C’est le début de la « révolution agricole ». L’augmentation des productions permet alors de subvenir aux besoins d’une population toujours croissante. De plus, les exploitations nécessitant de moins en moins de main d’œuvre, les travailleurs se tournent vers d’autres secteurs d’activité, tels que l’industrie. 

La révolution industrielle en Angleterre

Progressivement, les centres urbains vont se créer et se développer. L’installation des différentes entreprises en un même lieu permet d’améliorer la rentabilité des productions. Les progrès techniques sont toujours renouvelés, augmentant sans cesse le rendement industriel. L’industrie textile est la première touchée par les progrès mécaniques. Alors que les filateurs travaillent principalement à domicile, l’utilisation de la force hydraulique pour faire fonctionner de nouvelles machines à tisser va donner naissance à une activité en atelier. Les fabriques et les manufactures vont alors se développer considérablement, provoquant la ruine des artisans. Tous ces progrès permettent un essor et une productivité sans précédent pour l’industrie du coton. 

 

Les revers de l’industrialisation

Dès 1830, la révolution industrielle se répand en France, puis aux États-Unis, en Allemagne, au Japon et en Russie. Mais l’Angleterre a pris beaucoup d’avance sur ses voisins et jouit d’une économie particulièrement puissante. Outre le développement économique, la révolution industrielle entraîne de grands bouleversements sociaux et humains. La main d’œuvre employée dans les fabriques, les manufactures ou les mines travaille et vit dans des conditions particulièrement difficiles. Le salaire est faible et les enfants se joignent à leurs parents pour augmenter les revenus du foyer. Cette nouvelle classe de prolétaires s’oppose à la bourgeoisie industrielle et propriétaire, à laquelle on attribue le terme de « capitaliste ». De cette situation naît, à la fin du XIXe siècle, la question de la condition sociale. C’est d’ailleurs à cette époque que se forment les premiers syndicats. 

 

2e révolution industrielle : après la dépression, une nouvelle révolution

Après une dépression économique de plusieurs années (1873-1896), une seconde révolution industrielle se produit. Elle débute à la toute fin du XIXe siècle et ne s’achève qu’en 1929, lors de la grande crise économique. Alors que la première révolution industrielle repose sur le charbon, la métallurgie, le textile et la machine à vapeur, la seconde trouve ses fondements dans l’électricité, la mécanique, le pétrole et la chimie. La découverte de mine d’or en Europe et aux Etats-Unis permet également de relancer la production industrielle des pays concernés. 

Les conséquences des révolutions industrielles

L’économie des pays d’Europe et d’Amérique du Nord est alors considérablement bouleversée par le développement de l’industrie lourde et des nouveaux secteurs industriels naissant, tel que celui de l’automobile. Afin de maintenir la stabilité économique, les industriels inventent de nouvelles méthodes de production et de gestion. Au début du XXe siècle apparaissent ainsi le fordisme et le taylorisme. De même, l’économie adopte un nouveau visage avec la naissance des trusts, des cartels ou avec la multiplication des actionnaires. 

La révolution industrielle en résumé

 

RÉVOLUTION INDUSTRIELLE : DATES CLÉS

1705 : Thomas Newcomen construit une machine à vapeur
Le britannique Thomas Newcomen met au point, en compagnie de l’ingénieur Thomas Savery, la première machine à vapeur utilisable dans l’industrie. Quelques années plus tôt, Thomas Savery avait déjà inventé une machine à vapeur, utilisée notamment pour pomper de l’eau. L’association des deux hommes permet donc d’améliorer ce dispositif par un système de moteur atmosphérique, ou « pompe à feu ». Newcomen l’utilisera pour la première fois en 1712, dans une mine, afin d’actionner des pompes à eau. Peu pratique et à faible rendement, elle sera largement améliorée par l’ingénieur James Watt dans les années à venir.
1709 : Première utilisation du coke en métallurgie
Installé à Coalbrookdale, un village anglais, Abraham Darby parvient à faire fondre du minerai de fer en utilisant du coke. Ce dernier est produit par distillation de la houille. Depuis des années, l’utilisation du charbon comme source d’énergie pour la fonte a pour conséquence la déforestation de certains pays d’Europe. Pour cette raison, de nouvelles méthodes de combustion devaient être mises au point. Le fer obtenu par Darby n’est pas de très bonne qualité. Mais au cours des décennies à venir, lui et sa famille parviendront à améliorer le procédé.
1733 : John Kay perfectionne le tissage
Le britannique John Kay met au point la « navette volante », afin d’améliorer la vitesse du tissage. Ce nouveau système mécanique permet de tisser les fils à une vitesse considérable et sous forme de tissus beaucoup plus larges. Elle nécessite donc moins de main d’œuvre. Toutefois, le rendement de production de fils deviendra insuffisant et les tisserands seront vite à court de matière première. C’est la raison pour laquelle beaucoup d’ingénieurs chercheront à perfectionner aussi le filage.
1767 : Première machine à filer conçue par Hargreaves
Le tisserand britannique James Hargreaves invente sa « spinning jenny », un métier à filer permettant d’obtenir huit fils simultanément, et ce, grâce à l’action d’une seule personne. Hargreaves déposera un brevet en 1770 et le nombre de fils tissés augmentera par la suite. Ce système nécessite toutefois l’intervention humaine et ne sera pas exploité par l’industrie.
1769 : Richard Arkwright invente sa machine à tisser mécanique
Richard Arkwright dépose un brevet pour sa « water-frame », une machine à tisser inspirée de celle de Hargreaves mais fonctionnant grâce à un moteur hydraulique. Il signe ainsi la naissance de la première machine à tisser mécanique. C’est aussi la fin du tissage à domicile, puisqu’il faut désormais employer du personnel en usine, pour faire tourner les machines. Arkwright fondera d’ailleurs lui-même une usine au début des années 1770.
1769 : James Watt améliore la machine à vapeur
Les améliorations apportées à la machine à vapeur de Newcomen et Savery par l’Écossais James Watt font l’objet d’un brevet : ajout d’une chambre séparée pour condenser la vapeur et produire plus d’énergie ; système à double effet, dans lequel la vapeur elle-même actionne le piston ; volant et régulateur à boules pour ajuster la vitesse de fonctionnement de la machine… James Watt continuera ses améliorations jusque dans les années 1780. Suite à des années d’expérimentations, il parviendra, avec la collaboration de Matthew Boulton, à produire en masse sa machine. Après l’année 1800, il y aura d’autres ingénieurs pour améliorer encore le système. A la fois puissante et capable de produire une énergie considérable, la machine à vapeur sera employée de manière croissante dans l’industrie.
1779 : Samuel Crompton perfectionne la machine à tisser
Samuel Crompton s’inspire des inventions antérieures de Hargreaves et Arkwright pour mettre au point sa « mule-jenny ». Cette machine à tisser mécanique peut produire une quantité de fils considérable et ce, pour tous les types de fils. Elle inverse toutefois la situation, puisque les tisserands ne parviendront pas à suivre le rythme de production et se retrouveront vite avec des surplus de matière première.
13 février 1784 : Henri Cort invente le puddlage
Le Britannique Henri Cort met au point le procédé du puddlage. Celui-ci permet d’affiner la fonte – autrement dit, de réduire sa teneur en carbone – afin d’obtenir du fer ou de l’acier de meilleure qualité. Disposée dans un four à très haute température, la fonte est brassée à l’aide d’un crochet et de scories oxydantes. Cette invention est l’un des progrès les plus importants de la métallurgie, à l’époque de la révolution industrielle britannique.
1785 : Cartwright invente le premier métier à tisser mécanique
Le britannique Edmund Cartwright met au point le tout premier métier à tisser mécanique. Depuis l’invention de la machine à tisser de Crompton, la production de fil surpassait de loin les capacités des tisserands. Le système de Cartwright permettra donc d’harmoniser la production des matières premières avec celle du tissage.
1801 : Le parlement britannique promulgue le « General Enclosure Act »
La Grande-Bretagne établit une loi instaurant définitivement l’enclosure au sein de l’agriculture. Désormais, toutes les parcelles agricoles seront closes et privées. Le système d’enclosure, mis en place depuis le XIIIe siècle, consiste à clôturer les terroirs. Ce système commença à se développerau XVe siècle. Les grands propriétaires chassèrent les paysans des communaux et des vaines pâtures, mettant un terme à l’exploitation agricole communautaire, au profit d’une production individualiste. Ruinés, les expulsés furent contraints de se tourner vers d’autres secteurs de production. Dans les siècles qui suivirent, le système prit encore de l’ampleur et, après 1760, se propagea sur le pays entier. L’enclosure ouvrit alors les portes d’une agriculture commerciale et aboutit à la révolution agricole britannique.
21 février 1804 : Premier essai d’une locomotive à vapeur
La première locomotive à vapeur est mise en marche en Angleterre par Richard Trevithick et atteint la vitesse de 8 km/h. Vingt ans plus tard, une ligne transportant des passagers est ouverte. Mais surtout, le transport rapide de quantités importantes de matériels entre les différentes zones économiques jouera un rôle fondamental pour la révolution industrielle en Angleterre.
28 septembre 1825 : Premier transport de passagers en train
Mécanicien anglais et vrai inventeur de la locomotive, George Stephensondonne naissance à la première ligne ferroviaire qui est ouverte au public. A usage commercial, elle relie Stokton à Darlington. L’Angleterre sera le premier pays à se munir de lignes de chemin de fer. En 1829, George Stephenson mettra au point une locomotive battant tous les records de vitesse, baptisée « la Fusée ».
27 août 1859 : Le pétrole jaillit en Pennsylvanie
Le colonel américain Edwin Drake construit le premier derrick (tour de forage) à Titusville, en Pennsylvanie. Le précieux liquide jaillit dès que le puit atteint 23 mètres de profondeur. Le pétrole est alors utilisé comme combustible pour les lampes à huile, mais depuis peu il est aussi distillé pour produire du carburant. La fièvre de l’or noir commence et la découverte de nouveaux gisements fera surgir des villes du désert.
6 mars 1869 : Chimie : Mendeleïv présente son tableau périodique des éléments
Le chimiste russe Dimitri Ivanovitch Mendeleïev présente sa « classification périodique des éléments » devant la Société chimique russe. Son classement des 63 éléments chimiques connus lui a permis de découvrir que les propriétés chimiques de chaque élément se répètent à intervalles réguliers. Ainsi, dans son tableau, tous les éléments d’une même colonne affichent des propriétés comparables. Son invention révolutionnera le monde de la chimie et de nouveaux éléments découverts trouveront naturellement leur place dans le tableau de Mendeleïev.
9 mai 1873 : Le krach de Vienne
La bourse s’effondre à Vienne, en Autriche. Très vite, le krach affectera l’Allemagne, puis les Etats-Unis. C’est le début d’une stagnation, voire d’une crise économique qui perdurera jusqu’en 1896. L’Europe et l’Amérique du nord retrouveront par la suite leur croissance économique, grâce notamment aux industries du pétrole, de l’électricité et de la chimie. On appellera cette période la « deuxième révolution industrielle ».
21 octobre 1879 : Edison invente la lampe à incandescense
La première ampoule à incandescence a été actionnée par Tomas Alva Edison dans son laboratoire du New Jersey, à Melo Park. Pour filament, il utilise alors un bambou du Japon, qu’il a mis dans une ampoule sous vide, elle-même alimentée par des voltages faibles. Lorsqu’il se carbonise, le bambou rattaché à deux fils de platine qui conduisent l’électricité, se met à produire une lumière électrique. L’inventeur américain a alors seulement 29 ans. Le public américain sera émerveillé lors de la présentation de son invention, le 1er janvier 1880.
29 janvier 1886 : Carl Benz brevette la première automobile
Installant un moteur à explosion sur un tricycle en le munissant d’une boîte de vitesse et d’un différentiel, Carl Benz construit ce qui est considéré comme la première automobile. Certes, des engins motorisés avaient déjà été construits, tel le fardier à vapeur de Joseph Cugnot, mais le tricycle de Carl Benz est la première automobile aboutie qui va pouvoir engendrer une commercialisation et une production industrielle. Rapidement d’ailleurs, l’automobile se développera et donnera naissance à de nombreuses marques et modèles. Quant à Carl Benz, il va devenir le chef d’une entreprise florissante qui, au fil des fusions, se perpétue aujourd’hui sous le nom de DaimlerChrysler.
1911 : Taylor publie “The Principles of Scientific Management”
Frederick Winslow Taylor, ingénieur d’origine allemande, publie un ouvrage dans lequel il expose son système organisationnel du travail. Appelé plus tard « taylorisme », ce dernier s’appuie sur une organisation scientifique du travail et vise à améliorer la rapidité d’exécution et de production des employés. Après des années d’analyse au sein de sa société, la Midvale Steel Corporation, il préconise, dans un premier temps, la séparation des tâches à effectuer. Les dirigeants conçoivent et chronomètrent tandis que les ouvriers se limitent à l’exécution, sur des postes qui leur sont attribués. Cette nouvelle méthode obtient de bons résultats mais ne sera pas appréciée par les ouvriers, qui se disent transformés en simples machines.
14 janvier 1914 : Naissance du « fordisme »
Une méthode innovante de travail à la chaîne est instaurée par le constructeur automobile américain Henry Ford : le montage à la chaîne. Grâce à cette nouveauté, le temps de construction nécessaire à la Ford « T » est fortement réduit. Il passe de 6 heures à 1h30… avec une productivité de l’usine multipliée par 4. Désormais statique, l’ouvrier assemble les pièces qui passent devant lui. C’est la naissance du Fordisme.
24 octobre 1929 : Jeudi noir à Wall Street
Ce jour-là s’effondre la bourse de New-York. En quelques heures à peine, 12 millions de titres se vendent sur le marché. En voyant la baisse des cours, les spéculateurs essaient de se débarrasser le plus rapidement possible de toutes leurs actions. Les cours chutent carrément de 30%. Le « krach » se confirmera le mardi 29 octobre. Le « black Thursday » fait débuter la crise économique la plus grave de l’Histoire, la « crise de 1929« . Les Etats-Unis se retrouvent en effet ruinés, et le monde entier impacté, aux niveaux aussi bien politique qu’économique.

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Michel Poncet

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