Le 15 novembre 1971 est publié l’acte de naissance du microprocesseur. Dans une publicité de la revue Electronic News, la firme Intel annonce « A microprogrammable computer on a chip »(un ordinateur programmable dans une puce).
L’inventeur, Marcian E. « Ted » Hoff (34 ans), a eu l’idée d’associer sur un minuscule support tous les circuits qui constituent un ordinateur.
Ce microprocesseur 4004, avec une taille de 3,2 mm, est capable d’effectuer jusqu’à 60 000 opérations par seconde. Sa puissance est comparable à celle du mémorable ENIAC, dont les circuits occupaient un volume d’environ 80 mètres cubes.
Genèse d’une révolution
L’ENIAC, né juste après la Seconde Guerre mondiale, est l’un des premiers ordinateurs numériques jamais construits. Il était composé de plus de 15 000 tubes à vide, en quelque sorte de grosses ampoules. Ces tubes ont été remplacés par des transistors à la génération suivante d’ordinateurs numériques. Ces transistors, inventés par les laboratoires Bell en 1948 ont eux-même été progressivement miniaturisés, ce qui a permis la mise au point des circuits intégrés et des microprocesseurs.
La publication d’Intel, en 1971, est le fruit d’une longue gestation qui remonte au moins à l’invention du premier circuit intégré (ou « puces » électronique) par Texas Instruments, une douzaine d’années plus tôt.
Intel va donner une nouvelle impulsion à cette technologie en la faisant sortir des applications militaires et spatiales et en la propulsant dans l’industrie. C’est ainsi qu’en deux décennies, dans l’ensemble du monde développé, les microprocesseurs ont bouleversé l’informatique, l’industrie et les télécommunications. Ils ont conduit à l’automatisation des tâches industrielles. Ils ont introduit la micro-informatique dans les activités de services et dans les activités ludiques ou domestiques. Ils ont aussi rendu possible l’expansion foudroyante de la téléphonie et de l’Internet.
La troisième révolution
On peut dire sans exagération que les microprocesseurs ont été à l’origine d’une troisième révolution industrielle, après l’invention de la machine à vapeur par James Watt, au XVIIIe siècle, et la découverte des applications pratiques de l’électricité par Thomas Edison, au XIXe siècle.